ATTENTION,Un profond chamboulement dans la vie personelle
S’installer change une vie sur le plan personnel. Devenir titulaire, c’est avant tout ne plus compter ses heures. Un pharmacien titulaire est un professionnel libéral : il est la variable d’ajustement qui permet le bon fonctionnement de l’officine. Alors avant de franchir le pas, il est important de savoir quelle priorité le candidat potentiel à l’installation a.
Attention à notre pire ennemi : Soi-même !
La gestion de soi est primordiale. Le passage d’employé à chef d’entreprise peut être très rude pour la plupart des gens pour une raison bien précise : ils deviennent responsables de l’ensemble des décisions prises et doivent assumer de plein fouet toutes les erreurs commises.
La prise de décision est très difficile. En effet, celle-ci fait entrer en jeu deux facteurs qui sont l’intellect et l’affect. Le premier est l’outil sur lequel tout être humain se base pour prendre une décision : utiliser son intelligence et son bon sens pour savoir quoi faire. Le deuxième est le perturbateur du premier et s’exprime en général par les peurs que chacun a d’échouer, de se tromper. Beaucoup de personnes brillantes et ayant une capacité de réflexion remarquable perdent leurs moyens dès lors qu’elles doivent prendre des décisions pour elles-mêmes. Ceci est encore plus vrai dans le monde officinal où pour s’installer, un pharmacien met généralement toutes ses économies. Prendre des responsabilités est une qualité énorme et un réel savoir-faire.
Comment y arriver ? La réponse est simple : avoir confiance en soi-même ! Nous sommes des êtres doués d’une intelligence extraordinaire donc il ne faut pas paniquer et il faut se poser ces questions : ai-je pensé à tout ? Ma décision est-elle basée sur des données objectives ? Si les réponses sont OUI alors lancez-vous et n’hésitez plus car il y a un temps pour la réflexion et un temps pour l’action ! (A noter ici l’importance capitale d’une bonne préparation)
Une Pharmacie qui correspond à sa sensibilité
L’installation en officine est très particulière et assez atypique. Cela tient à la double fonction du pharmacien : à la fois professionnel de santé et commerçant. Par leur cursus universitaire, bon nombre de pharmaciens sont très bien préparés à leur fonction de professionnel de santé mais très peu ont pris le temps d’acquérir les bases pour être un bon chef d’entreprise. De ce premier constat, découle un premier conseil : IL FAUT RECHERCHER UNE PHARMACIE QUI CORRESPOND A SA PERSONNALITE. Si une personne n’a que peu d’intérêt pour les achats, la gestion, le marketing, il est préférable de s’orienter vers « une pharmacie de quartier » où ses talents de pharmacien d’officine et de conseil seront reconnus à leurs justes valeurs. Si au contraire une personne est un bon pharmacien ET que toutes les tâches liées à l’entreprenariat l’intéresse, il faudra mieux rechercher une officine dynamique ou à dynamiser. Le but est que la créativité de chacun puisse s’épanouir.
Dès lors, on peut définir le type de pharmacie approprié selon les critères suivant :
– Positionnement géographique
– Projet professionnel (en association ou seul)
– Importance du chiffre d’affaire (plus celui sera élevé, plus vous serez amené à diversifier vos compétences d’entrepreneur)
– Activités exercées (homéo, véto, phyto, ortho, MAD…)
Les idées reçues
Attention aux stéréotypes qui courent, certains sont justifiés d’autres non, en voici un listing :
- Il faut avoir de l’argent pour acheter : VRAI et FAUX. C’est VRAI dans 90 % des cas. En effet, la banque demandera quasi systématiquement un apport. Cela montre ainsi que l’implication dans l’affaire et par ailleurs le taux d’endettement sera abaissé ce qui permettra d’avoir un dossier plus solide.
- FAUX car il existe des moyens d’éviter ce problème. On peut s’installer sans grand-chose soit en s’associant, soit en achetant des pharmacies peu onéreuses. Il faut beaucoup travailler : VRAI. Les titulaires travaillent vraiment énormément, les 35 heures hebdomadaires n’existent pas. Il n’y a pas de fumée sans feu pour réussir il faut être âpre à la tâche.
- Pour moins travailler il suffit de s’associer avec un confrère qui travaillera avec soi : FAUX. Lors de la création du prévisionnel, le comptable prend en compte la présence de 1 ou plusieurs associés dans l’affaire et le nombre de salariés est donc abaissé en conséquence. Le seul avantage est qu’en cas de maladie ou départ en vacances le titulaire pourra compter sur une personne de confiance. C’est tout ! Il existe bien sûr d’autres avantages comme la possibilité de répartir les tâches autres que le comptoir mais en ce qui concerne le quota temps travaillé ça ne rapporte rien.
- S’installer maintenant est plus dur qu’il y a dix ans : VRAI. La pharmacie est depuis des décennies les premières concernées par les restrictions économiques de l’Assurance Maladie qui est son principal client. Il est donc normal que ce soit plus difficile.